Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Fougères Zoom
24 août 2012

La gauche et l’entreprise

Dans les temps actuels et à venir, il est et sera beaucoup demandé aux entreprises françaises : toujours plus de cotisations, suppression des exonérations fiscales et sociales sur les heures supplémentaires, augmentations de salaire, nouvelles modalités d’imposition sur les sociétés, abandon des accords compétitivité-emploi (mis en place par Nicolas Sarkozy pour accompagner les entreprises en grande difficulté)…

Le gouvernement Ayrault a réuni en juillet dernier syndicats et patronat pour une Conférence sociale qui a a priori satisfait les syndicats, mais aussi laissé les représentants de l’entreprise sur leur faim, puisque aucune de leurs propositions n’a été véritablement retenue.

Cette situation est révélatrice du malaise de la gauche face au monde de l’entreprise. A tous les niveaux, national ou local.

A l’origine de ce malaise, un constat simple : les membres des exécutifs de gauche (qu’il s’agisse du gouvernement ou d’assemblées élues locales comme le conseil municipal de Fougères) sont très rarement originaires du monde de l’entreprise. Le gouvernement Ayrault ne compte dans ses rangs aucun ministre issu véritablement de l’entreprise. En revanche, on dénombre 27 fonctionnaires ou apparentés parmi ses 39 membres. La majorité de gauche au conseil municipal de Fougères, quant à elle, ne fait guère mieux avec seulement 6 élus sur 29 venant de l’entreprise, mais avec une représentation prédominante du secteur public ou de secteurs dépendant largement de fonds publics.

Comment par conséquent peut-on défendre bien ce qu’on connaît mal ?

Le gouvernement Ayrault se débat actuellement entre ses promesses électorales et la réalité de l’entreprise, et essaie de lutter contre les vagues de plans sociaux qui ont déferlé avant la trève estivale sur l’économie française. Il tente de colmater les brèches avec son Ministère du Redressement Productif qui n’a guère d’autre moyen d’action que la parole de son ministre, Arnaud Montebourg, certes talentueux de ce point de vue au moins. Mais on attend en vain une amorce de solution pour traiter le mal à l’origine.

De la même manière, 30 années de socialisme fougerais ont mis à mal l’économie de la ville. Moins d’entreprises, moins d’emplois, une population qui diminue et vieillit… et aucune implantation d’entreprise ou d’établissement d’envergure.

Lorsqu’on l’interpelle sur ce point, Louis Feuvrier joue la politique de l’autruche, vante ses réalisations, et taxe l’opposition de misérabilisme.

On apprend, de temps à autre, que telle ou telle entreprise a été intéressée par une éventuelle implantation à Fougères ou dans la communauté de communes (telle Welbhelp, qui emploie aujourd’hui plusieurs centaines de salariés à Vitré). Lorsqu’on interroge les élus en charge de ces affaires sur les raisons qui ont conduit cette entreprise à finalement s’implanter ailleurs, la réponse est invariablement la même : « on ne sait pas… on a pourtant répondu à toutes leurs questions… ». Et c’est tout. A l’évidence, devant un tel enthousiasme à les accueillir, elles auront préféré passer leur chemin…  

Tant de résignation et tant d’immobilisme peuvent laisser certains indifférents. Dans les temps actuels, ils sont pourtant plus que jamais intolérables.

 

Publicité
Commentaires
Publicité
Publicité