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Fougères Zoom
21 novembre 2011

Le Pays de Fougères face à la fracture numérique

Le 9 novembre dernier, l’opposition municipale organisait à l’auditorium des Urbanistes une conférence-débat tout public sur l’aménagement numérique des territoires. Invitée : Laure de La Raudière, normalienne, ingénieur Télécom, député d’Eure et Loir, et rapporteur de la loi contre la fracture numérique.

L’objet de cette réunion, bien au-delà de toute considération partisane, était de faire le point sur les enjeux majeurs de l’aménagement numérique et les différentes modalités de déploiement, et de permettre ainsi d’éclairer les participants sur les choix à opérer par les décideurs politiques dans les années à venir.

 Les enjeux :

Dans une société qui évolue rapidement vers une information tout numérique, l’accès aux réseaux de communications électroniques dans de bonnes conditions constitue en effet pour les territoires un important facteur d’attractivité :

  • Attractivité pour la population, dans la mesure où l’internet fait aujourd’hui partie de notre quotidien et que les applications ne cessent de se développer (recherches d’informations, transactions, accès à des services en ligne, réseaux sociaux, divertissement, vidéos…) ; avec la perspective du développement dans l’avenir de l’e-santé (pouvant permettre par exemple le maintien à domicile de personnes âgées), de l’e-education (avec par exemple le projet de mise en ligne des fonds de la Bibliothèque Nationale), et de bien d’autres applications comme le télé-travail ou la télé-formation.
  • Attractivité pour les entreprises, dans la mesure où l’internet constitue désormais pour elles un nouvel outil de travail, et, pour certaines, la possibilité de s’ouvrir à de nouveaux marchés. Aujourd’hui, l’absence de haut débit pour une entreprise représente un véritable handicap, et pour certaines, le très haut débit est déjà devenu indispensable.

La difficulté en matière d’aménagement numérique, c’est que ce sont dans les zones les moins denses que l’implantation des réseaux coûte le plus cher et rapporte le moins.

Or, la particularité du pays de Fougères, c’est son habitat dispersé et ses zones d’activité de taille moyenne ou petite dispersées elles aussi. Le dégroupage ne concernant que la ville centre, le pays de Fougères compte de nombreuses zones blanches, ou grises (là où le débit est peu satisfaisant). C’est la première « fracture numérique ».

 Les modalités de déploiement :

Compte tenu des enjeux ci-dessus, la question essentielle aujourd’hui n’est plus celle de l’accès au haut débit, mais celle de l’accès au très haut débit.

Parmi la diversité des offres possibles, deux logiques de déploiement prédominent : l’accès haut débit sans fil (WIMAX) ou la fibre optique.

Le WIMAX a l’avantage du coût (relativement peu important), il a l’inconvénient majeur d’être sensible à l’environnement (obstacles, rayonnement). Il peut y avoir risque là aussi d’une seconde « fracture numérique ».

La fibre optique est le seul support réellement capable de faire face à la croissance des débits engendrés par les nouveaux usages. Elle a l’inconvénient du coût, important, notamment dans les zones les moins denses. A noter toutefois qu’une péréquation est prévue pour aider spécifiquement ces territoires.

 Les choix à opérer :

L’objectif du gouvernement est qu’à l’horizon 2025 l’ensemble du territoire national soit couvert en très haut débit. Dans le cadre du Plan Numérique, l’Etat a invité les élus à élaborer leur stratégie concernant le développement de la fibre optique et du très haut débit. Chaque collectivité doit donc se prononcer en fonction des caractéristiques propres à son territoire après une étude d’implantation approfondie.

 Quelle situation dans le pays de Fougères ?

Plusieurs collectivités (la Région Bretagne, le Conseil Général du Morbihan, l’agglomération lavalloise) ont déjà fait leur choix en faveur de la fibre optique.

Le Conseil Général d’Ille et Vilaine, et le maire de Fougères (également vice-président du Conseil Général), traînent à élaborer une stratégie claire et semblent pencher davantage pour un développement WIMAX.

La structure Pays de Fougères s’est donc saisie du dossier, avec la volonté de développer la fibre optique (au même titre que le cuivre dans les années 70), en priorisant dans le déploiement les zones artisanales et industrielles, ainsi que les zones blanches ADSL. Et une option de zone pilote a été retenue, Louvigné du Désert.

Fougères et les territoires environnants, dont le développement a déjà souffert par le passé de l’insuffisance ou de l’absence d’infrastructures routières ou ferroviaires, doivent désormais réussir le virage du numérique. C’est une priorité absolue pour les élus, au-delà de toute considération partisane. Et les décisions à prendre doivent privilégier le long terme et l’efficacité, plutôt que des économies à court terme et de bancales solutions.

L’autoroute de l’information doit passer par Fougères…

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