Politique sportive : la Ville entend-elle les clubs ?

Quinze mois après les engagements électoraux de la majorité municipale pris en faveur des clubs et des sportifs fougerais, quel premier bilan peut-on faire aujourd’hui ?

Si la piste d’athlétisme a enfin vu le jour, malgré quelques ratés retentissants (dont un revêtement à refaire), le feuilleton de la piscine, lui, ne cesse de dérouler ses épisodes. Successivement prévue pour 2007, 2008, puis 2009, et après de multiples avatars, elle devrait enfin ouvrir ses portes en 2010… même si personne ne sait aujourd’hui précisément comment financer son fonctionnement. Un nouvel exemple du mode de gestion habituel de notre maire et président de communauté de communes, extrêmement soucieux de récupérer des subventions pour financer de nouveaux équipements, mais jamais d’anticiper leur fonctionnement.

Cette question brûlante devra toutefois être tranchée dans les mois qui viennent, mais de cela, nous aurons l’occasion de reparler…

La question de la salle de la Dorangerie, aujourd’hui dans un état de détérioration avancée, n’en finit pas non plus de faire débat. Après des années de discussions sur le sujet, nos élus ont  proposé ces derniers mois de transformer l’actuelle piscine en salle de sport. S’étant aperçus que la facture de rénovation serait trop lourde, ils ont ensuite décidé de rénover la toiture de la salle de la Dorangerie, en attendant la construction d’une hypothétique salle de sports à la place de l’ancienne usine Bertin. On attend les épisodes suivants. Dans un article paru dans la presse lors de la campagne électorale au début de l’année 2008, Louis Feuvrier avait pourtant déclaré qu’un accord sur le sujet était « imminent ». On invite tout sportif fougerais soucieux de faire avancer les choses à lui offrir un dictionnaire pour vérifier la signification de cet adjectif…

Le dossier concernant les terrains synthétiques met quant à lui la majorité dans l’embarras. Elle souhaite vivement en construire un au stade Charles Berthelot, alors que les clubs y sont opposés. Ils estiment en effet et à juste titre qu’un terrain naturel de qualité ne devrait pas disparaître et le débat sur le sujet est actuellement animé. L’avenir nous dira dans quel sens les élus de Fougères trancheront, mais il n’est pas certain que les clubs soient là encore entendus…

Quant à la politique sportive à proprement parler, celle qui devrait consister pour une collectivité à mener une action prospective, novatrice, ouverte, pour développer et généraliser la pratique du sport, tout en permettant à de nouvelles disciplines d’émerger, qu’en est-il à Fougères ?

Elle se limite à quelques actions éparses, dont un dispositif Pass’partout, destiné à favoriser la pratique sportive des jeunes l’été, mais qui commence à prendre de l’âge, un peu comme la majorité actuelle. D’une année sur l’autre, ce sont toujours les mêmes activités qui sont proposées, ce qui est lassant pour les jeunes qui l’ont fait quelques années de suite. Il serait bien temps de dépoussiérer tout cela.

Pour le reste, le bilan de l’année sportive municipale est simple et se résume en trois petits mots : attribution de subventions. Ceci en lien avec l’Office des Sports et des Loisirs qui se retrouve cantonné dans le rôle de distributeur, alors qu’il pourrait apporter beaucoup plus.

Il est temps aujourd’hui d’ouvrir une réflexion sur ce que pourrait être une véritable politique sportive et ce qu’on en attend, en concertation avec l’OSL et avec les clubs qui doivent devenir de véritables partenaires.

Il est temps de faire des choix clairs et d’ouvrir des perspectives : Doit-on mettre des moyens importants pour favoriser le sport de haut niveau ? Doit-on mener une politique de masse ? Peut-on réfléchir à un évènement annuel phare sportivement parlant ? Peut-on permettre à de nouvelles pratiques sportives de voir le jour ? Quelles actions spécifiques et novatrices peut-on lancer en faveur des jeunes ? Comment optimiser avec les clubs l’utilisation des équipements ?

Il est temps pour nos élus de bousculer la routine dans laquelle ils se sont installés.

A vos marques …