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Fougères Zoom
4 mars 2013

La semaine de 4 jours et demi dans les écoles fougeraises dès 2013 ?

Lors de la séance du Conseil Municipal de février dernier, l’opposition municipale a interpellé Louis Feuvrier à propos de sa décision de passer les écoles de FOUGERES à la semaine de 4 jours et demi dès la rentrée 2013. En effet, bien que ce dernier s’en défende, sa décision est pratiquement arrêtée, et a d’ailleurs été largement relayée lors de réunions publiques par lui-même ou certains de ses adjoints.

Qu’on ne s’y méprenne pas : nous n’entendons pas discuter du fond de la réforme, ou de l’intérêt pour les écoliers de l’une ou l’autre des organisations du temps scolaire. Le projet de M. Peillon a ses partisans et ses détracteurs, mais il s’agit là de questions de fond qui ne sauraient être débattues que par des spécialistes.

Ce qui pose aujourd’hui problème et que nous avons largement dénoncé, c’est le calendrier de la mise en œuvre de la réforme et la manière dont Louis Feuvrier entend l’imposer à tous.

Voilà en effet une mesure qui a des impacts essentiels en termes d’organisation et de financement sur les écoles, les familles, les services publics, les associations….

Pourtant le maire de FOUGERES décide de passer à la semaine de 4 jours et demi sans avoir pris le temps d’une réflexion approfondie sur tous les aspects du sujet, et sans véritable partenariat avec les structures impactées.

Quels sont, pour re-situer le débat, les principaux impacts de cette réforme ?

En termes d’organisation du temps scolaire, il est prévu des heures de cours supplémentaires le mercredi matin, et un allègement des cours sur les après-midi des autres journées, a priori soit par un allongement de la pause de midi, soit par une fin des cours anticipée en fin de journée. Le temps ainsi libéré, environ ¾ h par jour doit laisser la place à d’autres activités, dites pédagogiques. Chaque établissement scolaire (de la maternelle au primaire) devrait donc d’ici la fin juin construire son projet intégrant ces nouvelles activités.

Ceci appelle de nombreuses questions, que nous avons posées au Conseil Municipal de février, et auxquelles le maire n’a pas répondu :

  • Qui va encadrer ces nouvelles activités, quelles structures d’accompagnement prévoit-on, et pourquoi faire précisément ? Sans réponse à ces questions, la mise en œuvre de la réforme dès septembre 2013 risque fort d’aboutir à la mise en place d’heures de garderie après 15 h 30 dans toutes les écoles de Fougères.
  • Comment la municipalité envisage-t-elle de concilier matériellement les besoins des différentes écoles qui vont se concentrer sur les mêmes créneaux horaires de l’après-midi ?
  • Comment concilier un créneau horaire journalier de ¾ h seulement, avec des activités qui souvent nécessitent un temps de déplacement (activités sportives notamment) ?
  • Qui va prendre en charge financièrement ces accompagnements pédagogiques complémentaires ? Il faut en effet savoir que l’Etat ne prévoit qu’une aide très partielle, et seulement sur la période de démarrage. La Ville, les écoles, ou bien les parents devront donc être les contributeurs.
  • Quel est l’impact financier pour la Ville de FOUGERES et pour les autres acteurs locaux ? Le premier trimestre est pourtant celui des discussions budgétaires pour la Ville ; or, à ce jour, aucune estimation du coût de la mesure n’a été communiquée.
  • Comment vont s’organiser les transports scolaires supplémentaires ? (qu’ils relèvent du Conseil Général, ou qu’ils relèvent du SURF…) Et les cantines ? Quel sera l’impact financier sur ces services ?
  • Comment feront les parents qui travaillent à l’extérieur et n’ont pas forcément la possibilité de venir chercher leur enfant le mercredi midi ? Une prise en charge particulière de ces enfants sera-t-elle prévue?
  • Quel sera l’impact sur le fonctionnement des écoles d’art communautaires qui ont actuellement beaucoup de cours le mercredi matin ?
  • Quel sera l’impact pour les associations fougeraises qui encadrent des jeunes sur des activités le mercredi matin ?
  • Quel sera l’impact sur les emplois du centre de loisirs municipal avec la fermeture du centre le mercredi matin ?

Toutes ces questions sont sans réponse et la concertation avec les différents acteurs concernés quasi-inexistante. Malgré des demandes de rendez-vous formulées dès le début du mois de janvier par certains Directeurs d’école, Louis Feuvrier ne les a reçus tardivement : fin février pour les écoles publiques, début mars pour les écoles privées. De toute manière, ceux-ci ont été informés qu’il ne s’agissait pas de discuter de la date de mise en œuvre, mais seulement des modalités d’application.

Au sein même du Conseil Municipal, il n’y a pas eu de débat sur le sujet. Les autres acteurs locaux (associations, familles) n’ont quant à eux pas été consultés. La municipalité affiche pourtant officiellement une politique de soutien des associations. Mais à quoi bon organiser des Assises sur le sport, la culture, la jeunesse, si l’année suivante, elle omet de discuter avec elles, et en amont, de sujets aussi fondamentaux ?

La seule véritable discussion a lieu au sein de la Communauté de communes, lancée par les maires des autres communes, qui ont d’ailleurs pour la quasi-totalité d’entre eux exprimé leur souhait de voir repousser la mise en œuvre de la réforme. Le délai de mise en œuvre leur semble en effet trop court pour permettre de résoudre toutes les problématiques posées.

Mais Louis Feuvrier semble toujours d’obstiner. Là où de nombreux autres maires en France, et non des moindres, de gauche comme de droite, s’accordent un délai supplémentaire d’un an, il tient toujours à mettre en oeuvre la réforme dès la rentrée 2013 dans les écoles fougeraises.

Qu’on ne s’y trompe pas, ce n’est pas de l’intérêt de l’enfant dont il est ici question. Car il ne peut y avoir d’intérêt pour nos écoliers à subir des après-midi d’enseignement désorganisés, ou à avoir des heures de garderie supplémentaires. Les motivations de Louis Feuvrier sont idéologiques, il lui faut être solidaire, envers et contre tout (et contre tous), de la politique du gouvernement.

Les Fougerais jugeront.

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